Des galets taillés sur deux faces

L’homme améliore la taille du galet en le frappant sur ses deux faces avec un autre galet (percuteur dur).
   

Écoute M. Tixier :

Il améliore ensuite le biface obtenu
en le frappant avec un os ou avec du bois (percuteur tendre).
Le biface est la première amélioration du galet aménagé : c’est le premier outil longuement travaillé.
L’homme préhistorique choisit un bloc de silex, le rognon.
En le frappant plusieurs fois avec un percuteur dur, il fait sauter des morceaux relativement importants, des éclats larges.
On appelle cette opération le débitage.

Le biface obtenu est ensuite retouché avec un percuteur tendre os, bois de renne... Le rognon se travaille mieux, on peut obtenir un biface plus régulier, plus plat, en forme de triangle ou de cœur.
Les bifaces servent à tout faire : couper de la viande, racler des os, des peaux...
Les parties enlevées ne sont pas jetées : ces éclats peuvent être tranchants, et donc utilisés pour racler ou pour percer. C’est de cette époque que datent les premiers racloirs, couteaux, burins et perçoirs...


Travail au percuteur dur.


Travail au percuteur tendre.
Les premiers bifaces, obtenus par percussion directe, datent de l’époque d’HOMO ERECTUS.
Travaillés à l’aide de percuteurs durs, les rognons donnent des éclats plus larges, aux arêtes sinueuses.
En France, les premiers d’entre eux ont été retrouvés à Abbeville (Somme), c’est pourquoi on appelle cette période “ l’abbevillien ”.
Les bifaces trouvés à Saint-Acheul, obtenus en utilisant un percuteur tendre,
sont plus réguliers que ceux d'Abbeville, obtenus avec un percuteur dur.
Ils ont un tranchant plus rectilignes, les éclats sont plus minces, plus étroits et plus longs.