La
chouette, comme tous les autres rapaces, attaque tous ceux qui menacent
ses petits, y compris l'homme.
Cette attitude normale a pu être mal interprétée,
d'autant plus que les rapaces nocturnes agissent la nuit, moment de
peur pour les hommes. Ainsi, les chouettes ont longtemps été
considérées comme des oiseaux agressifs et dangereux.
En raison de leur aspect fantomatique, de leur goût pour l'obscurité,
de leur cri plaintif, on a pu dire qu'elles portaient malheur, qu'elles
annonçaient la mort.
Alors, les gens les prenaient au piège et les clouaient, ensanglantées,
sur la porte de la grange, pour chasser le mauvais sort.
Les prédateurs
En raison de ses défenses naturelles, la chouette connaît
peu de prédateurs.
L'homme a été longtemps le principal destructeur
de la chouette effraie et des autres oiseaux nocturnes. Il
reste aujourd'hui, indirectement, responsable de sa raréfaction.
En effet, la chouette est fréquemment victime du trafic routier
et ferroviaire au cours de la nuit.
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Mais
elle souffre surtout de l'utilisation systématique des pesticides*.
Les proies vivantes devenant rares, elle mange les cadavres des rongeurs
atteints par ces produits et s'empoisonne elle-même.
La chouette effraie chasse et mange quantité de petits rongeurs
nuisibles à l'agriculture. Elle peut en détruire jusqu'à
10 000 dans sa vie qui dure en moyenne de trois à quatre
ans, mais qui peut atteindre dix-huit ans.
C'est donc un prédateur qui joue un rôle important
dans l'équilibre écologique
d'une région.
Protection
En raison de son utilité, la chouette effraie est un animal
protégé : la
chasse en est interdite.
Mais d'autres causes, différentes de celles déjà
citées, entraînent sa raréfaction. L'exploitation
des forêts, la démolition des vieux bâtiments dans
lesquels elle niche réduisent son territoire. Il est possible
d'y remédier en aménageant des nichoirs artificiels.
En Allemagne, des milliers de nichoirs ont été installés.
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Pesticides : produits chimiques utilisés en agriculture pour
détruire les parasites. |